Violation de domicile
- Violation de domicile
- Éléments constitutifs objectifs
- Délimitation par rapport à d’autres délits
- Charge de la preuve et appréciation des preuves
- Exemples pratiques
- Éléments constitutifs subjectifs
- Culpabilité & Erreurs
- Abandon des poursuites & Déjudiciarisation
- Détermination de la peine & Conséquences
- Cadre pénal
- Amende – Système de taux journalier
- Peine de prison & Suspension (partielle) conditionnelle
- Compétence des tribunaux
- Revendications civiles dans la procédure pénale
- Aperçu de la procédure pénale
- Droits de l’accusé
- Pratique et conseils de comportement
- Vos avantages grâce à l’assistance d’un avocat
- FAQ – Questions fréquemment posées
Violation de domicile
La violation de domicile signifie l’intrusion non autorisée dans un espace protégé, qui est clairement attribué à une sphère privée ou professionnelle. Sont protégés tous les domaines dans lesquels quelqu’un est autorisé à décider de l’accès. Le fait de ne pas quitter les lieux malgré une demande est également pris en compte.
La violation de domicile est le fait de pénétrer ou de rester sans autorisation dans un espace protégé.
Éléments constitutifs objectifs
L’élément objectif de l’infraction de violation de domicile comprend toute intrusion non autorisée dans un espace protégé ainsi que le fait de ne pas quitter les lieux malgré une demande claire. La sphère privée spatiale d’une personne est protégée, c’est-à-dire la zone dans laquelle elle décide elle-même qui est autorisé à entrer. Il importe peu à qui appartient l’espace. L’important est que la zone soit clairement délimitée et que la volonté de la personne autorisée soit manifestement opposée à l’entrée. Pour la forme de base du délit, il suffit déjà de la simple entrée physique sans autorisation.
Outre cette forme de base, il existe une variante plus grave. Elle est constituée lorsque l’intrusion est forcée par la violence ou sous la menace de violence et que des circonstances particulières s’ajoutent, rendant la procédure plus dangereuse. Il s’agit par exemple de l’exercice planifié de la violence à l’intérieur, du port d’armes ou d’objets similaires pour briser la résistance, ou de l’intrusion violente commune de plusieurs personnes. Dans ces cas, le risque pour les personnes et les biens est nettement plus élevé, c’est pourquoi le comportement est puni plus sévèrement.
Étapes de vérification
Sujet actif :
L’auteur peut être toute personne qui pénètre sans autorisation dans un espace protégé ou qui ne part pas malgré une demande.
Objet de l’acte :
Sont protégés les appartements, les maisons, les pièces fermées de la vie quotidienne ou du travail ainsi que les zones clôturées qui offrent à une personne une sphère privée spatiale. Dans la variante la plus grave, les locaux du service public ou les zones utilisées à des fins professionnelles sont également inclus.
Action constitutive :
L’acte consiste à pénétrer sans autorisation ou à rester contre la volonté expresse de la personne autorisée. Dans la forme qualifiée, il faut ajouter que l’intrusion est forcée par l’usage de la violence ou par la menace de violence et qu’il existe une circonstance aggravante, comme le port d’armes, la violence planifiée contre des personnes ou des biens ou une action violente commune de plusieurs participants.
Résultat de l’acte :
Il n’est pas nécessaire qu’un dommage propre se produise. L’acte est déjà consommé dès que la paix du domicile est violée, c’est-à-dire que la zone protégée est pénétrée ou n’est pas quittée contre la volonté de la personne autorisée.
Causalité :
Le comportement non autorisé doit avoir causé la perturbation de la paix du domicile. En cas de violation de domicile qualifiée, la violence ou la menace doit également être la cause de l’intrusion.
Imputation objective :
Le comportement est imputable si l’auteur a créé la perturbation juridiquement répréhensible de l’espace et que c’est précisément cette perturbation qui se réalise. Dans la variante la plus grave, le danger accru résultant de l’usage de la violence, du port d’armes ou de l’action de groupe doit également se réaliser dans les faits.
Sebastian RiedlmairHarlander & Partner Rechtsanwälte „Pour l’appréciation juridique, il est déterminant de savoir comment une situation se présente objectivement – et non comment elle a été ressentie subjectivement au premier moment.“
Délimitation par rapport à d’autres délits
L’infraction de violation de domicile, conformément à l’article 109 du StGB, englobe les comportements par lesquels une personne, en utilisant la force ou en menaçant d’utiliser la force, force l’entrée dans un logement ou un autre espace protégé, ou, dans les cas qualifiés de l’alinéa. 3, dans les mêmes circonstances, pénètre dans une maison, un logement, un local professionnel ou de service fermé, ou dans une zone clôturée. L’accent est mis sur la violation spatiale du domicile et donc sur la protection de la sphère privée ou professionnelle du titulaire du droit. Le préjudice ne résulte pas d’un dommage patrimonial, mais du non-respect de la volonté d’accès et de la perturbation de la zone protégée qui en résulte.
- § 105 StGB – Contrainte : Les dommages matériels protègent la substance et la fonctionnalité des biens, tandis que la violation de domicile protège la zone protégée spatialement d’une personne. Si une porte, une fenêtre ou un aménagement est endommagé lors de la pénétration, les deux délits peuvent être simultanément présents. La violation de domicile n’est pas écartée de ce fait, car la protection du domicile existe indépendamment d’un dommage ou d’un préjudice patrimonial.
- § 129 StGB – Vol avec effraction : Dans le cas du vol avec effraction, le soustraitement de biens étrangers est au centre, l’intrusion avec des outils ou en surmontant des obstacles ayant un effet qualifiant. L’article 109 du StGB doit être distingué de cela, car il ne sanctionne que la perturbation de la sphère spatiale protégée. Si les deux éléments constitutifs de l’infraction sont réalisés lors de la pénétration, les délits coexistent ; il n’y a pas d’éviction, car l’article 109 du StGB n’est pas une infraction patrimoniale.
Concours d’infractions :
Concours réel :
Une véritable concurrence existe lorsque d’autres délits indépendants s’ajoutent à l’intrusion violente, comme la contrainte, la menace dangereuse, les lésions corporelles, la dégradation de biens ou le vol. La violation de domicile n’écarte pas ces délits, mais se situe régulièrement de manière autonome à côté d’eux, car différents biens juridiques sont concernés.
Concours imparfait :
Un écartement en raison de la spécialité n’entre en ligne de compte que si une autre norme couvre entièrement l’ensemble du préjudice de l’intrusion. C’est rarement le cas, car ni les délits contre la propriété, ni la contrainte ou les infractions violentes ne comprennent la protection de la paix du domicile comme élément constitutif autonome. Le § 109 StGB reste donc en règle générale autonome.
Pluralité d’actes :
Une pluralité d’actes est constituée lorsque l’auteur pénètre à plusieurs reprises et dans des déroulements indépendants les uns des autres dans des locaux protégés ou force l’intrusion. Chaque perturbation autonome de la paix du domicile constitue un acte propre, à condition qu’il n’y ait pas de déroulement de vie uniforme.
Action continue :
Un acte unique est à retenir lorsque l’auteur pénètre dans un laps de temps restreint à plusieurs reprises ou maintient la perturbation de la paix du domicile de manière continue, par exemple par des menaces continues ou une entrée violente répétée dans la même zone. L’acte prend fin dès que la perturbation ne se poursuit plus.
Peter HarlanderHarlander & Partner Rechtsanwälte „Le fait que plusieurs éléments constitutifs d’infractions soient examinés ne signifie pas automatiquement une requalification de l’accusation, mais sert à une classification juridique propre.“
Charge de la preuve et appréciation des preuves
Ministère public :
Le ministère public doit prouver que l’accusé a pénétré sans autorisation dans un local protégé ou n’est pas parti malgré une demande et a ainsi violé la paix du domicile. La preuve d’une atteinte spatiale concrète, qui a lieu contre la volonté reconnaissable de la personne autorisée, est déterminante. Il ne s’agit pas de malentendus, de dépassements fortuits ou d’entrées socialement habituelles, mais d’un comportement objectivement non autorisé qui porte atteinte à la zone protégée.
Il faut notamment prouver que
- la zone concernée était un local protégé au sens de la paix du domicile,
- l’accusé a pénétré sans autorisation ou n’est pas parti,
- la volonté de la personne autorisée s’y opposait de manière reconnaissable,
- la perturbation est objectivement imputable à l’accusé.
Dans la forme qualifiée du délit, il faut en outre prouver que l’intrusion a été forcée par la violence ou la menace de violence et que l’une des circonstances aggravantes (par exemple, le port d’armes ou l’intrusion violente commune) était présente.
Tribunal :
Le tribunal examine l’ensemble des preuves dans un contexte global et apprécie si le comportement était apte, selon des critères objectifs, à violer effectivement la paix du domicile. La question centrale est de savoir si l’intrusion ou le fait de rester contre la volonté clairement reconnaissable de la personne autorisée a eu lieu et si le comportement doit être qualifié de non autorisé au regard de l’ensemble du tableau.
Le tribunal tient notamment compte de :
- le type de local concerné et sa délimitation effective,
- la situation juridique et la volonté reconnaissable de la personne concernée,
- si l’entrée était socialement habituelle ou devait être considérée comme un dépassement de limites clair,
- si l’accusé devait reconnaître qu’il n’était pas autorisé à entrer,
- si le comportement est en lien temporel ou local étroit avec une demande de quitter les lieux.
Le tribunal fait une distinction claire avec les simples malentendus, les contacts fortuits avec des zones communes ou les situations sans volonté contraire reconnaissable.
Personne accusée :
La personne accusée ne supporte aucune charge de la preuve. Elle peut toutefois soulever des doutes fondés, notamment en ce qui concerne
- la question de savoir si la zone concernée était effectivement un local protégé,
- s’il existait ou pouvait être supposée une autorisation ou tolérance,
- si la volonté contraire de la personne autorisée était clairement reconnaissable,
- si le comportement doit être qualifié de socialement habituel ou involontaire,
- si les demandes de quitter les lieux étaient claires et compréhensibles.
Elle peut en outre exposer que certains événements n’étaient pas violents, seulement de courte durée, accidentels ou, en raison de la situation, pas reconnaissables comme interdits.
Évaluation typique
Dans la pratique, les preuves suivantes sont particulièrement importantes pour le § 109 StGB :
- des enregistrements vidéo, des systèmes de surveillance ou des photos qui documentent l’entrée,
- des témoignages sur les autorisations d’accès, les demandes et l’attitude reconnaissable de la personne autorisée,
- des messages, des règlements intérieurs ou des accords préalables, desquels résulte la situation d’accès,
- des documentations de l’usage de la violence ou de menaces (dans la forme qualifiée),
- des preuves techniques ou écrites de la succession chronologique de l’entrée et des demandes éventuelles,
- des documents ou plans spatiaux qui illustrent la délimitation de la zone protégée.
Sebastian RiedlmairHarlander & Partner Rechtsanwälte „Dans la procédure pénale, ce qui peut être prouvé de manière compréhensible sur la base des preuves est déterminant, et non la présentation qui semble subjectivement la plus convaincante.“
Exemples pratiques
- Forcer l’accès par la menace de violence : L’auteur exige d’être admis dans l’appartement d’une personne connue qui lui refuse expressément l’accès. Il menace alors de défoncer la porte ou d’infliger des violences physiques à la personne présente. Par crainte de la violence menacée, la victime ouvre la porte, ce qui permet à l’auteur de forcer l’accès. L’atteinte concerne directement la sphère domestique protégée et entraîne une violation manifeste du droit de domicile. L’infraction est déjà consommée par le fait de forcer l’entrée par la violence ou la menace de violence, indépendamment du fait que l’auteur commette ensuite d’autres délits.
- Pénétration dans un terrain privé clôturé en portant un moyen de briser la résistance : L’auteur escalade la clôture d’une maison d’habitation et accède au jardin afin de pénétrer ensuite dans la zone de la maison. Il porte sur lui un outil qu’il souhaite utiliser, selon sa propre idée, si quelqu’un l’empêche d’entrer. La victime ne doit pas réagir à la pénétration ; il est déterminant que l’auteur pénètre sans autorisation dans une zone privée protégée et qu’il porte sur lui un moyen destiné à surmonter la résistance attendue. La violation du droit réside dans la pénétration forcée dans la sphère privée spatiale, qui est particulièrement protégée contre les accès violents.
Ces exemples montrent qu’il y a violation de domicile au sens de l’article 109 du StGB lorsqu’une personne force l’accès à un logement ou à un local protégé par la violence ou la menace de violence, ou pénètre dans la zone de protection spatiale d’autrui dans des circonstances aggravantes.
Éléments constitutifs subjectifs
L’élément subjectif de l’article 109 du StGB exige une intention. L’auteur doit savoir qu’il pénètre sans autorisation dans un local protégé ou qu’il ne part pas malgré une demande, et il doit également vouloir ce comportement non autorisé. Il suffit qu’il reconnaisse que la zone concernée est attribuée à une personne qui décide de l’accès et que son comportement est contraire à la volonté reconnaissable de cette personne.
L’auteur doit donc comprendre que son entrée ou son séjour dans l’ensemble du tableau constitue une violation ciblée de la paix du domicile et est typiquement apte à porter atteinte à la sphère privée ou à la zone de protection spatiale de la personne autorisée. L’important est que la perturbation de la paix du domicile soit voulue ; une simple entrée accidentelle ou socialement mal comprise ne suffit pas.
Aucun élément subjectif n’est constitué si l’auteur croit sérieusement être autorisé à entrer, par exemple parce qu’il part d’une invitation, d’une autorisation tacite ou d’une fausse supposition sur la compétence. De même, il n’y a pas d’intention s’il pouvait supposer que son séjour est toléré ou qu’il n’y a pas de volonté claire de la personne autorisée qui s’y oppose.
En fin de compte, agit intentionnellement celui qui sait et vise consciemment à pénétrer ou à ne pas quitter un local protégé contre la volonté de la personne autorisée et à violer ainsi la sphère privée spatiale. Dans la variante la plus grave du délit, l’intention doit en outre se référer au type d’intrusion violent ou forcé par la menace et aux circonstances aggravantes respectives (par exemple, le port d’armes ou l’action commune de plusieurs personnes).
Choisissez votre date préférée :Consultation initiale gratuiteCulpabilité & Erreurs
Une erreur sur l’interdiction n’est excusable que si elle était inévitable. Quiconque adopte un comportement qui porte atteinte de manière reconnaissable aux droits d’autrui ne peut pas se prévaloir du fait qu’il n’a pas reconnu l’illégalité. Chacun est tenu de s’informer sur les limites légales de son action. Une simple ignorance ou une erreur par négligence ne dégage pas de la responsabilité.
Principe de culpabilité :
Seul celui qui agit coupablement est punissable. Les délits intentionnels exigent que l’auteur reconnaisse l’événement essentiel et l’accepte au moins tacitement. Si cette intention fait défaut, par exemple parce que l’auteur suppose à tort que son comportement est autorisé ou qu’il est soutenu volontairement, il y a tout au plus négligence. Celle-ci n’est pas suffisante pour les délits intentionnels.
Irresponsabilité :
Nul n’est coupable si, au moment des faits, en raison d’un trouble mental grave, d’une altération mentale maladive ou d’une incapacité de contrôle importante, il n’était pas en mesure de comprendre l’injustice de son action ou d’agir conformément à cette compréhension. En cas de doute, un rapport psychiatrique est demandé.
Un état de nécessité excusable peut exister si l’auteur agit dans une situation de contrainte extrême afin d’éviter un danger aigu pour sa propre vie ou celle d’autrui. Le comportement reste illégal, mais peut avoir un effet atténuant la culpabilité ou excusable s’il n’y avait pas d’autre issue.
Quiconque croit à tort qu’il est autorisé à un acte de défense agit sans intention si l’erreur était sérieuse et compréhensible. Une telle erreur peut atténuer ou exclure la culpabilité. S’il subsiste toutefois un manquement à la diligence, une évaluation par négligence ou atténuation de la peine entre en ligne de compte, mais pas une justification.
Abandon des poursuites & Déjudiciarisation
Déjudiciarisation :
Une diversion est en principe possible en cas de violation de domicile. L’élément constitutif protège la paix du domicile et la sphère privée spatiale, et le poids de la culpabilité dépend avant tout du type d’intrusion, de l’intensité de la perturbation et de la responsabilité personnelle de l’auteur. Dans les cas de dépassements de limites mineurs, de compréhension claire et d’absence de condamnation antérieure, un règlement diversionnel est régulièrement examiné dans la pratique.
Cependant, plus une procédure planifiée, agressive ou violente est clairement reconnaissable ou plus le potentiel de danger de l’action est élevé, moins une diversion est probable, en particulier si l’intrusion a été forcée par la violence ou sous la menace.
Une diversion peut être examinée si
- la culpabilité est faible,
- la perturbation de la paix du domicile n’a été qu’éphémère ou pas grave,
- aucune personne n’a été blessée ou menacée de manière significative,
- il n’y a pas eu d’intrusion systématique ou répétée,
- les faits sont clairs, faciles à appréhender et univoques,
- et l’auteur est immédiatement compréhensif, coopératif et prêt à la réparation (par exemple par des excuses, un règlement des dommages en cas de dommages accessoires ou des promesses de distance).
Si une diversion est envisageable, le tribunal peut ordonner des prestations financières, des prestations d’intérêt général, des mesures d’encadrement ou une réparation. Une diversion n’entraîne pas de condamnation et pas d’inscription au casier judiciaire.
Exclusion de la déjudiciarisation :
Une déjudiciarisation est exclue si
- l’intrusion a été forcée par la violence ou était liée à une menace claire,
- l’action a été ciblée, planifiée ou intimidante,
- plusieurs personnes ont été mises en danger dans la zone protégée,
- il existe une intrusion poursuivie sur une période plus longue ou répétée,
- des armes ou des objets dangereux ont été emportés,
- le comportement a entraîné des conséquences physiques, psychiques ou liées à la sécurité considérables,
- ou l’ensemble du comportement constitue une violation grave de la sphère privée et de l’intégrité de la personne autorisée.
Seulement en cas de culpabilité manifestement minime et de compréhension immédiate, il peut être examiné si une procédure diversionnelle exceptionnelle est admissible. Dans la pratique, la diversion reste possible en cas de violation de domicile, mais elle est rare dans les constellations violentes ou intimidantes.
Sebastian RiedlmairHarlander & Partner Rechtsanwälte „La diversion n’est pas une réduction de la peine, mais une voie autonome pour assumer la responsabilité et éviter un jugement pénal avec inscription.“
Détermination de la peine & Conséquences
Le tribunal évalue la peine en fonction de l’ampleur de la perturbation de la paix du domicile, du type d’intrusion ainsi que de la mesure dans laquelle l’action a porté atteinte à la sphère privée ou à la sécurité de la personne concernée. Il est déterminant de savoir si l’auteur a agi de manière répétée, ciblée ou intimidante sur une période plus longue et si le comportement a causé une charge ou une atteinte durable à la sphère de vie protégée.
Des circonstances aggravantes existent notamment si
- l’intrusion s’est répétée sur une période prolongée,
- une entrée systématique ou particulièrement persistante contre la volonté de la personne autorisée a eu lieu,
- des personnes à l’intérieur ont été concrètement mises en danger ou massivement déstabilisées,
- La violence ou les menaces ont été utilisées ou proférées,
- malgré des demandes claires, l’intrusion a continué ou la personne n’est pas partie,
- une charge psychique considérable est survenue en raison de la violation de la vie privée,
- ou s’il existe des condamnations antérieures pertinentes.
Les circonstances atténuantes sont par exemple
- l’absence d’antécédents judiciaires,
- des aveux complets et une compréhension manifeste,
- un arrêt immédiat du comportement trompeur,
- des efforts de réparation, tels que des réparations ou des excuses,
- des charges psychiques particulières chez l’auteur des faits,
- ou une durée excessive de la procédure.
Le tribunal peut suspendre conditionnellement une peine d’emprisonnement si elle ne dépasse pas deux ans et que l’auteur présente un pronostic social positif.
Cadre pénal
Dans sa forme de base, la violation de domicile est passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un an ou d’une amende pouvant aller jusqu’à 720 jours-amende. Cette échelle de peine s’applique à l’intrusion non autorisée, qui est forcée par la violence ou par la menace de violence, à condition qu’il n’y ait pas de circonstances aggravantes.
Dans cette forme de base, la violation de domicile est un délit d’autorisation. Cela signifie que les poursuites pénales ne peuvent être engagées que si la personne concernée déclare expressément qu’elle souhaite des poursuites pénales. Sans cette autorisation, aucune procédure n’est engagée.
Pour la variante la plus grave de la violation de domicile, l’échelle de peine est portée à une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans. Cette forme existe lorsque l’intrusion est forcée par la violence ou par la menace et qu’une circonstance aggravante supplémentaire est remplie, comme le port d’une arme, une utilisation planifiée de la violence à l’intérieur ou l’action violente de plusieurs personnes. Dans ces cas, le délit n’est pas un délit d’autorisation, les poursuites pénales sont donc engagées d’office.
Des excuses ultérieures, une compensation de l’acte, une réparation du dommage ou l’arrêt volontaire du comportement ne modifient pas l’échelle de peine légale. De telles circonstances n’ont d’incidence que dans le cadre de la détermination de la peine.
Amende – Système de taux journalier
Le droit pénal autrichien calcule les amendes selon le système de taux journalier. Le nombre de taux journaliers dépend de la culpabilité, le montant par jour de la capacité financière. Ainsi, la peine est adaptée à la situation personnelle et reste néanmoins sensible.
- Fourchette : jusqu’à 720 taux journaliers – au moins 4 euros, au maximum 5 000 euros par jour.
- Formule pratique : Environ 6 mois de prison correspondent à environ 360 taux journaliers. Cette conversion ne sert que d’orientation et n’est pas un schéma rigide.
- En cas de non-paiement : Le tribunal peut prononcer une peine de prison de substitution. En règle générale, la règle suivante s’applique : 1 jour de peine de prison de substitution correspond à 2 taux journaliers.
Remarque :
En cas de violation de domicile, une amende est surtout envisagée si aucune circonstance aggravante n’est présente et que l’acte a été commis sans recours important à la violence.
Peine de prison & Suspension (partielle) conditionnelle
§ 37 StGB : Si la menace de peine légale va jusqu’à cinq ans, le tribunal peut, au lieu d’une courte peine d’emprisonnement d’un an au maximum, infliger une amende. Cette possibilité existe également en cas de violation de domicile, car l’infraction de base prévoit une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un an ou une amende, et la forme qualifiée prévoit une échelle de peine pouvant aller jusqu’à trois ans. Dans la pratique, le § 37 StGB est appliqué de manière plutôt restrictive si le comportement était particulièrement pénible, violent ou intimidant. Dans les cas moins graves, par exemple en cas de trouble de courte durée et non agressif de la tranquillité du domicile, le § 37 StGB peut toutefois tout à fait être appliqué.
§ 43 StGB : Une peine d’emprisonnement peut être suspendue conditionnellement si elle ne dépasse pas deux ans et que l’auteur présente un pronostic social positif. Cela vaut également pour la violation de domicile. La suspension conditionnelle est accordée de manière plus restrictive si la violence ou la menace a été utilisée lors de l’acte, si des personnes à l’intérieur ont été massivement déstabilisées ou s’il existe une intrusion répétée. Une suspension conditionnelle est particulièrement réaliste si le comportement est moins grave, s’il est apparu de manière situationnelle ou si aucune charge durable n’est survenue pour les personnes concernées.
§ 43a StGB : La suspension partiellement conditionnelle permet une combinaison d’une partie non conditionnelle et d’une partie suspendue conditionnellement d’une peine d’emprisonnement. Elle est possible pour les peines supérieures à six mois et jusqu’à deux ans. Étant donné que des peines dans la violation de domicile qualifiée peuvent survenir en cas de fourchette moyenne de l’échelle de peine, le § 43a StGB est régulièrement envisagé. En cas de circonstances particulièrement graves, lors du port d’armes ou lors de l’intrusion violente de plusieurs personnes, elle est toutefois appliquée de manière nettement plus restrictive.
§§ 50 à 52 StGB : Le tribunal peut en outre donner des instructions et ordonner une assistance probatoire. Il convient notamment de s’éloigner de la zone protégée ou de la personne concernée, des programmes d’encadrement ou de thérapie ainsi que des mesures de prévention des conflits ou de stabilisation du comportement. L’objectif est une preuve de légalité durable et la prévention d’autres dépassements de limites. Une attention particulière est accordée à la protection de la sphère privée spatiale et à l’interdiction claire d’autres approches ou tentatives de pénétration non autorisées.
Compétence des tribunaux
Peter HarlanderHarlander & Partner Rechtsanwälte „Les tribunaux compétents et les voies de recours ouvertes sont clairement réglementés par la loi et doivent garantir une structure fiable pour toutes les parties prenantes.“
Compétence matérielle
Pour la violation de domicile, en raison de l’échelle de peine allant jusqu’à un an d’emprisonnement ou jusqu’à 720 jours-amende, c’est en principe le tribunal de district qui est compétent. Les délits avec une menace de peine aussi faible relèvent, conformément à la compétence légale de base, de la compétence décisionnelle de première instance des tribunaux de district.
Étant donné que la violation de domicile connaît toutefois une variante qualifiée avec une menace de peine plus élevée (jusqu’à trois ans d’emprisonnement), il existe pour ces cas un domaine d’application pour le tribunal régional en tant que juge unique. Un tribunal d’échevins n’est pas envisageable, car une menace de peine plus élevée serait légalement nécessaire à cet effet.
Un tribunal de jurés est exclu, car la violation de domicile ne permet pas une peine d’emprisonnement à vie et les conditions légales ne sont donc pas remplies.
Compétence territoriale
Le tribunal compétent est celui du lieu de l’infraction. Il est notamment déterminant
- où l’intrusion non autorisée a été commise,
- où le fait de rester malgré la demande a eu lieu,
- où la violence ou la menace a été utilisée (dans la variante qualifiée),
- ou où des actes complémentaires ont été effectués, qui sont essentiels pour l’intrusion.
Si le lieu de l’infraction ne peut être déterminé avec certitude, la compétence est déterminée par
- le domicile de la personne accusée,
- le lieu de l’arrestation,
- ou le siège du ministère public compétent en matière de faits.
La procédure est menée là où une réalisation appropriée et ordonnée est le mieux garantie.
Voies de recours
Un appel devant le tribunal régional est possible contre les jugements du tribunal de district. Le tribunal régional statue en tant que tribunal de recours sur la culpabilité, la peine et les frais.
Les décisions du tribunal régional peuvent ensuite être contestées par pourvoi en cassation ou par un autre appel devant la Cour suprême, à condition que les conditions légales soient remplies.
Revendications civiles dans la procédure pénale
En cas de violation de domicile, la victime elle-même ou les proches parents peuvent faire valoir des prétentions de droit civil directement dans la procédure pénale en tant que parties privées. Étant donné que l’acte entraîne souvent des dommages, des coûts consécutifs ou des préjudices personnels, les prétentions suivantes sont notamment envisagées :
- Remplacement des objets endommagés ou détruits (par ex. portes, fenêtres, mobilier)
- Remplacement des frais de réparation et de restauration
- Remplacement des coûts consécutifs nécessaires tels que le service de clés, les fermetures d’urgence ou les mesures de sécurité
- Remplacement des dépenses particulières, par exemple pour le conseil, les mesures de sécurité ou les mesures organisationnelles
- Remplacement des dommages immatériels, dans la mesure où un préjudice psychique concret est prouvable
L’affiliation de la partie privée suspend la prescription de toutes les prétentions invoquées tant que la procédure pénale est pendante. Ce n’est qu’après la clôture définitive de la procédure que le délai de prescription recommence à courir, dans la mesure où la prétention n’a pas été entièrement accordée.
Une réparation volontaire du dommage, par exemple des excuses sincères, une compensation financière ou un soutien actif de la personne concernée, peut avoir un effet atténuant sur la peine, à condition qu’elle soit réalisée à temps, de manière crédible et complète.
Si l’auteur a toutefois pénétré dans des locaux sans autorisation de manière planifiée, répétée ou sur une période prolongée, a utilisé la violence ou des menaces ou a causé une perturbation particulièrement intense de la vie privée, une réparation ultérieure perd en règle générale en grande partie son effet atténuant. Dans de telles constellations, une compensation ultérieure ne peut pas relativiser de manière décisive l’injustice.
Sebastian RiedlmairHarlander & Partner Rechtsanwälte „Les prétentions civiles dans la procédure pénale permettent de clarifier conjointement la responsabilité pénale et les conséquences financières, mais ne remplacent pas l’examen attentif du cas individuel.“
Aperçu de la procédure pénale
- Début de l’enquête : mise en accusation en cas de suspicion concrète ; à partir de ce moment, tous les droits de l’accusé. En cas de violation de domicile conformément au § 109 al. 1 StGB, la procédure ne commence toutefois qu’après la présentation de l’autorisation de la personne autorisée, car les poursuites pénales ne sont sinon pas autorisées.
- Police/Ministère public : le ministère public dirige, la police criminelle enquête ; objectif : classement, diversion ou mise en accusation.
- Audition de l’accusé : information préalable ; la présence d’un avocat entraîne un report ; le droit de garder le silence demeure.
- Consultation du dossier : auprès de la police/du ministère public/du tribunal ; comprend également les pièces à conviction (dans la mesure où le but de l’enquête n’est pas compromis).
- Audience principale : administration orale des preuves, jugement ; décision sur les demandes de participation privée.
Droits de l’accusé
- Information & défense : droit à la communication, à l’aide juridictionnelle, au libre choix d’un avocat, à l’aide à la traduction, aux demandes de preuves.
- Silence & avocat : droit de garder le silence à tout moment ; en cas de présence d’un avocat, l’interrogatoire doit être reporté.
- Obligation d’information : information rapide sur les soupçons/droits ; exceptions uniquement pour assurer la finalité de l’enquête.
- Consultation pratique des dossiers : dossiers d’enquête et de procédure principale ; la consultation par des tiers est limitée en faveur de l’accusé.
Sebastian RiedlmairHarlander & Partner Rechtsanwälte „Les bonnes mesures prises dans les premières 48 heures décident souvent si une procédure dégénère ou reste maîtrisable.“
Pratique et conseils de comportement
- Garder le silence.
Une brève explication suffit : « Je fais usage de mon droit de garder le silence et je m’entretiens d’abord avec mon avocat. » Ce droit s’applique dès le premier interrogatoire par la police ou le ministère public. - Contacter immédiatement un avocat.
Aucune déclaration ne doit être faite sans avoir consulté le dossier d’enquête. Ce n’est qu’après avoir consulté le dossier que l’avocat peut évaluer la stratégie et la sécurisation des preuves qui sont judicieuses. - Sécuriser immédiatement les preuves.
Faire établir des rapports médicaux, des photos avec indication de la date et de l’échelle, le cas échéant des radiographies ou des tomodensitométries. Conserver séparément les vêtements, les objets et les enregistrements numériques. Établir une liste de témoins et des procès-verbaux de mémoire au plus tard dans les deux jours. - Ne pas prendre contact avec la partie adverse.
Vos propres messages, appels ou publications peuvent être utilisés comme preuves contre vous. Toute communication doit se faire exclusivement par l’intermédiaire de l’avocat. - Sécuriser à temps les enregistrements vidéo et de données.
Les vidéos de surveillance dans les transports publics, les locaux ou par les administrations immobilières sont souvent automatiquement supprimées après quelques jours. Les demandes de sécurisation des données doivent donc être adressées immédiatement aux exploitants, à la police ou au ministère public. - Documenter les perquisitions et les saisies.
En cas de perquisition ou de saisie, vous devez demander une copie de l’ordonnance ou du procès-verbal. Notez la date, l’heure, les personnes impliquées et tous les objets emportés. - En cas d’arrestation : pas de déclarations sur le fond.
Insistez pour que votre avocat soit immédiatement informé. La détention provisoire ne peut être ordonnée qu’en cas de suspicion grave et de motif de détention supplémentaire. Des mesures moins sévères (par exemple, promesse, obligation de se présenter, interdiction de contact) sont prioritaires. - Préparer la réparation du dommage de manière ciblée.
Les paiements ou les offres de réparation doivent être effectués et justifiés exclusivement par l’intermédiaire de l’avocat. Une réparation structurée du dommage a un effet positif sur la diversion et la détermination de la peine.
Peter HarlanderHarlander & Partner Rechtsanwälte „Quiconque agit avec réflexion, assure les preuves et recherche rapidement une assistance juridique garde le contrôle de la procédure.“
Vos avantages grâce à l’assistance d’un avocat
Les cas de violation de domicile concernent des interventions dans la vie privée spatiale, la sécurité personnelle et souvent aussi la relation de confiance entre les parties prenantes. Il est déterminant de savoir si le comportement constitue effectivement une intrusion non autorisée ou un non-départ malgré la demande et si la volonté contraire de la personne autorisée était reconnaissable. Déjà de petites différences dans le déroulement, dans la communication ou dans la situation spatiale peuvent modifier considérablement l’évaluation juridique.
Une représentation juridique précoce garantit que tous les processus pertinents tels que les demandes, les réactions, les délimitations spatiales, les éventuels malentendus et les éventuels éléments de violence ou de menace sont correctement documentés et classés juridiquement. Seule une analyse structurée montre s’il existe effectivement une violation de domicile punissable ou si des actes individuels sont mal compris, transmis de manière peu claire ou ne doivent pas être considérés juridiquement comme une intrusion non autorisée.
Notre cabinet
- vérifie si les conditions légales du § 109 StGB sont remplies
- analyse le déroulement, les conditions locales et la communication sur des aspects déchargeants ou contradictoires
- protège contre les représentations unilatérales et les évaluations hâtives
- développe une stratégie de défense claire, qui représente le déroulement réel de manière compréhensible
En tant que spécialistes du droit pénal, nous garantissons que le reproche de violation de domicile est examiné avec précision, évalué de manière réaliste et que la procédure est menée sur une base factuelle complète et bien documentée.
Sebastian RiedlmairHarlander & Partner Rechtsanwälte „L’assistance juridique signifie séparer clairement les faits réels des évaluations et en déduire une stratégie de défense solide.“