Lésions corporelles entraînant de graves séquelles permanentes
- Lésions corporelles entraînant de graves séquelles permanentes
- Éléments constitutifs objectifs
- Délimitation par rapport à d’autres délits
- Charge de la preuve et appréciation des preuves
- Exemples pratiques
- Éléments constitutifs subjectifs
- Illégalité et justifications
- Abandon des poursuites & Déjudiciarisation
- Détermination de la peine & Conséquences
- Amende – Système de taux journalier
- Peine de prison & Suspension (partielle) conditionnelle
- Compétence des tribunaux
- Aperçu de la procédure pénale
- Droits de l’accusé
- Pratique et conseils de comportement
- Questions fréquemment posées – FAQ
Lésions corporelles entraînant de graves séquelles permanentes
Les lésions corporelles entraînant de graves séquelles permanentes décrivent les cas où une personne est blessée par un acte intentionnel de telle sorte qu’il en résulte des atteintes permanentes ou à long terme. Il s’agit notamment de la perte ou de la grave atteinte de la parole, de la vue ou de l’ouïe, de la capacité de reproduction ou d’autres fonctions corporelles essentielles. Sont également concernées les mutilations importantes ou les défigurations apparentes, telles que les cicatrices visibles ou les déformations permanentes, ainsi que les lésions des organes génitaux, si elles altèrent durablement la sensibilité sexuelle. Les souffrances chroniques graves, le marasme ou l’incapacité permanente de travailler font également partie de ces séquelles permanentes.
L’élément déterminant n’est pas la brutalité avec laquelle l’acte a été commis, mais les conséquences médicalement prouvées et permanentes qu’il laisse effectivement. Seule une atteinte durable et médicalement attestée remplit les conditions du § 85 StGB.
Il y a lésions corporelles entraînant de graves séquelles permanentes lorsqu’un acte entraîne une perte à long terme ou permanente de fonctions corporelles, une défiguration apparente ou une souffrance chronique grave, comme par exemple une perte sensorielle, une incapacité de travail ou une défiguration importante.
Éléments constitutifs objectifs
La partie objective décrit le côté extérieur de l’événement. Elle répond à la question de savoir qui a fait quoi avec quoi, quel résultat s’est produit et s’il existe un lien de causalité entre l’action et la grave conséquence durable.
Étapes de vérification
L’acte délictueux consiste en une atteinte physique, comme par exemple frapper, pousser, donner des coups de pied ou étrangler, ou en une omission contraire au devoir, lorsqu’il existait une obligation légale d’intervenir.
Le succès de l’acte réside dans une atteinte grave et durable à la santé. Il s’agit notamment de la perte d’organes sensoriels, de mutilations importantes, de défigurations apparentes ou de souffrances durables qui entravent considérablement la vie quotidienne.
La causalité signifie que l’action était la cause de la séquelle permanente survenue. En cas d’omission, il est vérifié si le succès aurait pu être empêché avec une forte probabilité.
L’imputation objective est établie lorsque le risque créé par le comportement de l’auteur s’est précisément réalisé dans le succès survenu. Un déroulement totalement atypique ou un comportement fautif indépendant de la victime interrompt cette imputation.
Délimitation par rapport à d’autres délits
Pour mieux classer les délits de coups et blessures dans le droit pénal, on peut retenir la gradation suivante :
- § 84 du Code pénal – Lésions corporelles graves :
Englobe les blessures qui sont graves, mais en principe curables. La santé est nettement altérée, mais une atteinte durable n’est pas forcément présente. - § 85 StGB – Lésions corporelles entraînant de graves séquelles permanentes :
Concerne les cas où les conséquences de la blessure restent à long terme ou de manière permanente. Il s’agit d’atteintes incurables, comme par exemple la perte d’organes sensoriels, une défiguration permanente ou des souffrances chroniques. - § 86 StGB – Lésions corporelles entraînant la mort :
Concerne les constellations dans lesquelles les lésions corporelles entraînent la mort de la victime.
Cette systématique montre que le § 85 StGB représente la forme la plus grave de lésions corporelles en deçà du décès. Elle marque la transition entre une atteinte grave, encore curable, et la perte définitive de fonctions vitales.
Charge de la preuve et appréciation des preuves
- Ministère public : supporte la charge de la preuve de l’acte, du résultat grave, de la causalité, de l’imputation et, le cas échéant, des éléments de qualification.
- Tribunal : apprécie l’ensemble des preuves et évalue notamment les documents médicaux. Les preuves inappropriées ou obtenues illégalement ne sont pas utilisables.
- Accusé(e) : n’a pas de charge de la preuve, mais peut présenter des déroulements alternatifs, fonder des doutes sur la causalité ou faire valoir des interdictions d’utilisation des preuves.
Preuves typiques : constats médicaux, diagnostics d’imagerie (CT, radiographie, IRM), témoins neutres, enregistrements vidéo (par exemple, vidéosurveillance, caméra corporelle), métadonnées numériques, expertises sur la gravité de la blessure.
Exemples pratiques
- Un coup à la tête qui entraîne une perte auditive permanente peut être considéré comme une lésion corporelle entraînant de graves séquelles permanentes.
- Une coupure profonde au visage qui laisse une cicatrice apparente et permanente remplit également les conditions de l’infraction.
- Une blessure qui entraîne une limitation permanente de la fonction de la main ou une incapacité de travail durable en fait également partie.
- Sont également concernées les lésions des organes génitaux, si elles altèrent durablement la sensibilité sexuelle.
- Des douleurs passagères ou de légères atteintes sans séquelles permanentes démontrables ne suffisent pas.
Éléments constitutifs subjectifs
Les lésions corporelles entraînant de graves séquelles permanentes peuvent être commises de deux manières.
Selon le paragraphe 1, elles sont constituées lorsque quelqu’un commet intentionnellement des sévices et provoque par négligence une séquelle permanente grave.
Selon le paragraphe 2, il s’agit de lésions corporelles intentionnelles, dans lesquelles l’auteur provoque la séquelle permanente grave au moins par négligence.
L’intention doit donc porter sur l’acte de blessure lui-même. Pour la séquelle permanente, il suffit que l’auteur ait reconnu le danger, mais l’ait ignoré par manquement à la diligence. La preuve de l’intention est généralement apportée par des indices tels que l’intensité de l’agression, le moyen utilisé, la région du corps concernée ou le comportement avant et après l’acte.
Illégalité et justifications
- Légitime défense : Attaque actuelle et illégale ; défense nécessaire et appropriée. Rétorsion après la fin de l’attaque = pas de légitime défense.
- État de nécessitéi exonératoire : Danger immédiat ; pas de moyen moins grave ; intérêt prépondérant.
- Consentement effectif : Capacité de décision, information, volontariat ; limites : immoralité, mineurs.
- Pouvoirs légaux : Atteintes avec base juridique et proportionnalité (notamment actes officiels, contrainte légitime).
Charge de la preuve : Le ministère public doit démontrer sans doute raisonnable qu’aucun motif de justification n’est valable. L’accusé(e) ne doit rien prouver ; des faits de rattachement concrets suffisent à fonder des doutes (in dubio pro reo).
Culpabilité & Erreurs
- Erreur d’interdiction : n’excuse que si elle est inévitable (obligation de s’informer !).
- Principe de culpabilité : Seule est punissable la personne qui agit de manière coupable.
- Irresponsabilité : pas de culpabilité en cas de trouble psychique grave, etc. – expertise médico-légale psychiatrique dès qu’il existe des indices.
- État de nécessité exonératoire : Caractère déraisonnable d’un comportement légitime dans une situation de contrainte extrême.
- Légitime défense putatif : L’erreur sur la justification enlève l’intention ; la négligence subsiste si elle est normalisée.
Abandon des poursuites & Déjudiciarisation
Une procédure pénale peut se terminer sans condamnation sous certaines conditions. Le droit pénal prévoit en effet des possibilités de renoncer à une peine ou de régler la procédure par voie de diversion si le ou les accusés assument la responsabilité et que les conséquences de l’acte sont compensées.
Un retrait de la tentative entraîne l’absence de peine si l’auteur renonce volontairement à la poursuite de l’exécution ou s’il empêche encore le succès à temps. Il est essentiel que le retrait se fasse de sa propre initiative et non pas simplement parce que le plan aurait échoué de toute façon.
La diversion est une sorte de conclusion extrajudiciaire d’une procédure pénale. Elle entre en ligne de compte si la culpabilité n’est pas considérée comme grave, si les faits sont éclaircis et si l’accusé est prêt à une réparation. Les mesures typiques sont le paiement d’une somme d’argent, des prestations d’intérêt général, la participation à une assistance probatoire ou un accord de réparation avec la victime.
En cas de diversion réussie, il n’y a pas de déclaration de culpabilité et pas d’inscription au casier judiciaire. La procédure est donc considérée comme terminée, et la personne concernée peut poursuivre sa vie sans condamnation formelle.
Détermination de la peine & Conséquences
Le montant d’une peine dépend de la culpabilité et des conséquences de l’acte. Le tribunal tient compte de la gravité des conséquences de la blessure, du caractère dangereux ou imprudent de l’action et du fait que l’auteur a agi de manière planifiée ou spontanée. De même, les circonstances personnelles sont examinées, comme les antécédents judiciaires, la situation de vie, la volonté d’avouer ou les efforts de réparation.
Les circonstances aggravantes sont par exemple plusieurs actes, une imprudence particulière ou des attaques contre des personnes sans défense.
Les circonstances atténuantes sont l’absence d’antécédents, un aveu complet, la réparation du dommage ou la coresponsabilité de la victime. Une longue durée de la procédure pénale peut également avoir un effet atténuant sur la peine.
Le droit pénal autrichien connaît le système de taux journaliers pour les amendes : le nombre de taux journaliers dépend de la gravité de la culpabilité, le taux journalier individuel du revenu. Cela doit garantir qu’une amende soit ressentie de la même manière par toutes les personnes concernées. Si la peine n’est pas payée, elle peut être transformée en une peine de prison de substitution.
Une peine de prison peut être entièrement ou partiellement assortie d’un sursis si la peine ne dépasse pas deux ans et qu’il existe un pronostic social positif. Dans ce cas, le condamné reste en liberté, mais doit faire ses preuves pendant une période de probation d’un à trois ans. Si toutes les conditions sont remplies, la peine est considérée comme définitivement suspendue.
Les tribunaux peuvent en outre donner des instructions, par exemple pour la réparation du dommage, la thérapie ou la restriction des contacts, et ordonner une assistance à la probation. L’objectif est toujours de réduire le risque de récidive et de favoriser un mode de vie stable.
Amende – Système de taux journalier
- Étendue : jusqu’à 720 taux journaliers (nombre de taux journaliers = mesure de la faute ; montant/jour = capacité financière ; min. 4,00 €, max. 5 000,00 €).
- Formule pratique : 6 mois de prison ≈ 360 taux journaliers (orientation, pas schéma).
- Irrecouvrabilité : Peine de prison de substitution (en règle générale : 1 jour de peine de prison de substitution = 2 taux journaliers).
Peine de prison & Suspension (partielle) conditionnelle
§ 37 StGB : Si la menace pénale légale va jusqu’à cinq ans de privation de liberté, le tribunal doit à la place d’une courte peine de privation de liberté d’un an au maximum infliger une amende.
§ 43 StGB : Une peine de privation de liberté avec sursis peut être prononcée si la peine infligée ne dépasse pas deux ans et qu’un pronostic social favorable peut être attesté à la personne condamnée. La période de probation est de un à trois ans. Si elle est effectuée sans révocation, la peine est considérée comme définitivement suspendue.
§ 43a StGB : La suspension partielle permet une combinaison d’une partie de peine ferme et avec sursis. Pour les peines de privation de liberté de plus de six mois à deux ans, une partie peut être suspendue ou remplacée par une amende allant jusqu’à sept cent vingt taux journaliers, si cela semble approprié compte tenu des circonstances.
§§ 50 à 52 StGB : Le tribunal peut en outre donner des instructions et ordonner une assistance probatoire. Les instructions typiques concernent la
Compétence des tribunaux
Compétence matérielle : Tribunal régional (peine maximale de 10 ans).
Compétence territoriale : lieu de l’infraction ou lieu du résultat ; subsidiairement, domicile/lieu de fréquentation.
Instances : appel auprès de l’OLG ; pourvoi en cassation auprès de l’OGH.
Revendications civiles dans la procédure pénale
La victime peut se joindre (préjudice moral, traitement curatif, perte de revenus, dommages matériels). La jonction
Aperçu de la procédure pénale
- Début de l’enquête : mise en accusation en cas de suspicion concrète ; à partir de ce moment, tous les droits de l’accusé.
- Police/Ministère public : le ministère public dirige, la police criminelle enquête ; objectif : classement, diversion ou mise en accusation.
- Audition de l’accusé : information préalable ; la présence d’un avocat entraîne un report ; le droit de garder le silence demeure.
- Consultation du dossier : auprès de la police/du ministère public/du tribunal ; comprend également les pièces à conviction (dans la mesure où le but de l’enquête n’est pas compromis).
- Audience principale : administration orale des preuves, jugement ; décision sur les demandes de participation privée.
Droits de l’accusé
- Consultation pratique des dossiers : dossiers d’enquête et de procédure principale ; la consultation par des tiers est limitée en faveur de l’accusé.
- Information & défense : droit à la communication, à l’aide juridictionnelle, au libre choix d’un avocat, à l’aide à la traduction, aux demandes de preuves.
- Silence & avocat : droit de garder le silence à tout moment ; en cas de présence d’un avocat, l’interrogatoire doit être reporté.
- Obligation d’information : information rapide sur les soupçons/droits ; exceptions uniquement pour assurer la finalité de l’enquête.
Pratique et conseils de comportement
- Garder le silence.
Une brève explication suffit : « Je fais usage de mon droit de garder le silence et je m’entretiens d’abord avec mon avocat. » Ce droit s’applique dès le premier interrogatoire par la police ou le ministère public. - Contacter immédiatement un avocat.
Aucune déclaration ne doit être faite sans avoir consulté le dossier d’enquête. Ce n’est qu’après avoir consulté le dossier que l’avocat peut évaluer la stratégie et la sécurisation des preuves qui sont judicieuses. - Sécuriser immédiatement les preuves.
Faire établir des rapports médicaux, des photos avec indication de la date et de l’échelle, le cas échéant des radiographies ou des tomodensitométries. Conserver séparément les vêtements, les objets et les enregistrements numériques. Établir une liste de témoins et des procès-verbaux de mémoire au plus tard dans les deux jours. - Ne pas prendre contact avec la partie adverse.
Vos propres messages, appels ou publications peuvent être utilisés comme preuves contre vous. Toute communication doit se faire exclusivement par l’intermédiaire de l’avocat. - Sécuriser à temps les enregistrements vidéo et de données.
Les vidéos de surveillance dans les transports publics, les locaux ou par les administrations immobilières sont souvent automatiquement supprimées après quelques jours. Les demandes de sécurisation des données doivent donc être adressées immédiatement aux exploitants, à la police ou au ministère public. - Documenter les perquisitions et les saisies.
En cas de perquisition ou de saisie, vous devez demander une copie de l’ordonnance ou du procès-verbal. Notez la date, l’heure, les personnes impliquées et tous les objets emportés. - En cas d’arrestation : pas de déclarations sur le fond.
Insistez pour que votre avocat soit immédiatement informé. La détention provisoire ne peut être ordonnée qu’en cas de suspicion grave et de motif de détention supplémentaire. Des mesures moins sévères (par exemple, promesse, obligation de se présenter, interdiction de contact) sont prioritaires. - Préparer la réparation du dommage de manière ciblée.
Les paiements ou les offres de réparation doivent être effectués et justifiés exclusivement par l’intermédiaire de l’avocat. Une réparation structurée du dommage a un effet positif sur la diversion et la détermination de la peine.
Vos avantages grâce à l’assistance d’un avocat
Une procédure pour lésions corporelles entraînant de graves séquelles permanentes est non seulement complexe sur le plan juridique, mais aussi pénible sur le plan personnel. De lourdes peines de prison, d’importantes demandes de dommages et intérêts et des inscriptions à long terme au casier judiciaire sont à craindre. Une représentation juridique précoce est donc essentielle pour garantir correctement les preuves, évaluer correctement les expertises médicales et œuvrer stratégiquement à un allègement de la procédure.
Notre cabinet
- vérifie soigneusement si la séquelle permanente reprochée remplit effectivement les conditions strictes du § 85 StGB,
- vous accompagne tout au long de la procédure d’enquête et de la procédure judiciaire,
- analyse les documents médicaux et assure des expertises disculpantes,
- développe une stratégie de défense individuelle – de la diversion à la suspension conditionnelle de la peine,
- aide les victimes à faire valoir leurs droits à des dommages et intérêts pour préjudice moral et matériel,
- et préserve vos droits et intérêts de manière cohérente vis-à-vis de la police, du ministère public et du tribunal.
Une défense pénale expérimentée veille à ce que chaque détail de votre cas soit pris en compte et à ce que vous ne soyez pas victime d’une appréciation unilatérale des preuves ou d’une évaluation médicale incomplète. Vous bénéficiez ainsi d’une défense fondée, équitable et adaptée à votre cas concret.
Peter HarlanderHarlander & Partner Rechtsanwälte „Machen Sie keine inhaltlichen Aussagen ohne vorherige Rücksprache mit Ihrer Verteidigung. Sie haben jederzeit das Recht zu schweigen und eine Anwältin oder einen Anwalt beizuziehen. Dieses Recht gilt bereits bei der ersten polizeilichen Kontaktaufnahme. Erst nach Akteneinsicht lässt sich klären, ob und welche Einlassung sinnvoll ist.“