Indignité successorale
- Qu’est-ce que l’indignité successorale ?
- Motifs d’indignité successorale
- Moment d’appréciation de l’indignité successorale
- Conséquences de l’indignité successorale
- Effets de l’indignité successorale sur les descendants de la personne frappée d’indignité
- Pardon de l’indignité successorale
- FAQ – Questions fréquemment posées ?
En droit autrichien, l’indignité successorale constitue un motif d’exclusion du droit successoral. Elle s’applique lorsqu’une personne entretient une relation particulière avec le défunt et a commis de graves fautes à son égard.
L’indignité successorale survient de par la loi. Il n’est donc pas nécessaire de la mentionner dans le testament.
Qu’est-ce que l’indignité successorale ?
L’indignité successorale constitue un motif d’exclusion particulier en droit successoral autrichien. Une personne qui a eu un comportement gravement contraire à ses obligations envers le testateur peut perdre son droit à l’héritage, tant dans le cadre de la succession légale que de la succession testamentaire. Cela concerne notamment la prise de possession de l’héritage, les legs ainsi que les droits à la réserve héréditaire.
Si un motif d’indignité successorale reconnu par la loi survient, la personne concernée perd sa qualité d’héritier ipso iure, c’est-à-dire automatiquement.
L’indignité successorale doit toutefois être invoquée par d’autres parties prenantes.
Motifs d’indignité successorale
La loi distingue deux groupes de motifs d’indignité successorale : absolus et relatifs. Les deux catégories ont pour objectif de protéger la confiance dans le droit successoral et d’empêcher les avantages injustes.
Motifs absolus d’indignité successorale
Certains actes entraînent l’indignité successorale, indépendamment du cas particulier. Il s’agit principalement d’actes punissables contre le testateur ou la succession, qui ne peuvent être commis qu’intentionnellement et qui sont passibles d’une peine de prison de plus d’un an (§ 539 ABGB). Une simple tentative suffit déjà. Une condamnation n’est pas nécessaire.
Parmi ceux-ci, on peut citer par exemple :
- Violence ou menace contre le testateur
- Tromperie lors de l’établissement du testament
- Suppression ou falsification d’un testament
- Crimes graves contre le défunt
Motifs relatifs d’indignité successorale
Motifs relatifs (dépendant du cas particulier) :
Ceux-ci ne s’appliquent que si le défunt n’était plus en mesure de réagir lui-même (par exemple, en raison d’une maladie, d’une incapacité de tester ou d’une méconnaissance des circonstances pertinentes) :
- Infractions pénales contre des proches du défunt
- Cruauté psychologique envers le testateur
- Graves violations des obligations dans la relation parent-enfant
Moment d’appréciation de l’indignité successorale
La capacité d’hériter est en principe appréciée au moment du décès du testateur, conformément au § 543 ABGB. Dans certains cas exceptionnels, une indignité successorale ultérieure peut survenir. C’est le cas, par exemple, lorsqu’une personne commet un acte punissable contre la succession après la dévolution de l’héritage ou qu’elle contrecare la volonté réelle du défunt.
Conséquences de l’indignité successorale
La personne frappée d’indignité successorale :
- est traitée juridiquement comme si elle n’avait pas survécu au testateur
- ne peut rien hériter (ni réserve héréditaire, ni legs)
Effets de l’indignité successorale sur les descendants de la personne frappée d’indignité
Les enfants d’une personne frappée d’indignité successorale peuvent hériter s’ils ne sont pas eux-mêmes frappés d’indignité. Ils prennent la position d’héritier de leur parent.
Attention : Cela ne vaut que s’il n’y a pas de renonciation à la réserve héréditaire ou d’exhérédation.
Pardon de l’indignité successorale
L’indignité successorale peut être levée par un pardon du testateur. Celui-ci peut être exprès, par exemple sous la forme d’une disposition testamentaire, ou tacite. Le pardon doit clairement laisser transparaître la volonté du testateur de passer l’éponge sur le comportement fautif.
Un pardon ultérieur supprime irrévocablement l’indignité successorale. Dans les cas où l’acte punissable contre la succession a été commis après le décès ou qu’un testament a été supprimé, un pardon est naturellement exclu.